C'est un voyage. La traversée d'un "désert dans l'imaginaire". Celui du mime Max, entraîné dans la recherche des "petites femmes voilées" par un spectateur surnommé Duke. Et la Caravan d'Ellington nous accompagne alors tout le long du récit. Ici, on traverse la mer, sans bouger. En laissant ouverte la porte de l'esprit. Et on débarque sur l'île des Robinsons, où Max, perdu, va tenter de retrouver son propre imaginaire, son propre désert et sa propre réalité. Il y rencontre les réincarnations de Marie, Balthazar ou Riton, l'homme-thon qui aime les gueuletons… Il se découvre, dans une ancienne vie, oeuf de Chistophe Colomb. Il envoie à la mer des bouteilles crées par un souffleur de verre "au rire cristallin" ; et embarque avec les habitants dans leur Arche, pour un exode vers la réalité. Le voyage passera par les Quarantième Délirants… pas loin des Quarantième Rugissants.
Chez Devos, les changements de décor se font à vue. Il suffit que l'imagination travaille. Ça paraît simple, ça va si vite ! On retrouve dans ce récit loufoque la poésie surréaliste, l'univers absurde et plein de tendresse du poète-comique. On y retrouve cet amour du décalage des mots, des situations. Sur les hommes, leurs rêves, leurs fantasmes. Quand on a la prétention d'entraîner les gens dans l'imaginaire, il faut pouvoir les ramener dans le réel, et sans dommage. Devos est passé maître dans cet art. On ne demande qu'à repartir ! --Marine Segalen
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